60.

— Tu ne reprends pas une tranche de gigot, Paï ? s’étonna son épouse.

— Non, pas ce soir.

— Pas de tripes non plus ?

— Non, je me sens un peu lourd.

— Mais tu n’as presque rien mangé, alors que j’avais préparé un repas de fête pour notre anniversaire de mariage !

— C’est bien ainsi, je t’assure.

— Toi, tu me couves quelque chose !

À voir la panse du dessinateur, ses joues rebondies et sa mine épanouie, personne n’aurait pensé qu’il était sous-alimenté.

— Je vais faire un tour.

— Ne rentre pas trop tard, tu réveillerais les enfants.

— Ne t’inquiète pas.

Résister plus longtemps à l’odeur des mets était impossible ; il valait mieux prendre l’air et tenter d’oublier. L’estomac dans les talons, le dessinateur s’engagea dans l’artère principale du village.

— Ça tombe bien, s’exclama Paneb, c’est toi que je voulais voir !

— Moi... Mais pourquoi ?

— Le maître d’œuvre et le scribe de la Tombe aimeraient te parler.

— Tout de suite ?

— Tout de suite.

— J’allais me coucher et...

— Tu sortais de chez toi, non ?

— Non, enfin oui, mais je rentrais...

— Ils m’ont envoyé te chercher, je te ramène. Entendu ?

— Oui, oui, entendu... La gentillesse feinte du colosse était encore plus redoutable que sa colère. Paï préféra le suivre docilement et il pénétra avec appréhension dans la demeure de Néfer et de Claire dont le magnifique regard lui parut plus inquisiteur qu’amical.

— Tu parais chiffonné, lui dit-elle ; mauvaise digestion ?

— Non, je vais bien, très bien...

Debout, les mains appuyées sur sa canne, Kenhir ne se répandit pas en formules de politesse.

— Tu écris beaucoup, ces derniers temps.

— Peut-être... Mais ça me regarde.

— Ça regarde aussi la Place de Vérité. À qui écris-tu ?

— Vous n’avez pas à le savoir.

— Justement, si ! Et si tu refuses de nous répondre, je convoque le tribunal.

Paï parut abasourdi.

— Mais... C’est insensé !

— Si tu es en paix avec toi-même, intervint Néfer, réponds-nous. Ton refus ne signifierait-il pas que tu dissimules des actes indignes d’un Serviteur de la Place de Vérité ?

Paï baissa la tête.

— Vous savez tout, n’est-ce pas ?

Un lourd silence lui répondit.

— Tout a commencé il y a un an, environ, quand j’ai fêté les quatre-vingts ans de ma mère qui habite sur la rive est, près du marché aux poissons. J’ai abusé des tripes et du gigot, je l’admets, et elle m’a lancé au visage cette phrase célèbre de l’Enseignement pour Kagemni : « La gloutonnerie est méprisable, il faut la montrer du doigt. Une coupe d’eau peut suffire à étancher la soif et une bouchée de légumes à fortifier le cœur. Malheureux est celui dont le ventre est avide quand le moment du repas est passé. » Impitoyable, elle a refusé de me revoir tant que je ne suivrai pas un régime. Voilà plus de vingt lettres que je lui écris pour lui parler de mes efforts surhumains, mais elle me veut svelte avec une vingtaine de kilos en moins ! Ce soir, j’ai encore essayé de grignoter... Et je meurs de faim !

 

— Paï est innocenté, jugea Néfer.

— Et s’il était un excellent comédien ? hasarda Kenhir. Sachant qu’il risquait d’être démasqué, il avait une explication toute prête et tellement grotesque que personne n’aurait l’idée de la mettre en doute.

— C’était mal vous connaître, commenta Claire en souriant.

— Moi, intervint Paneb, je suis sûr que Paï a dit la vérité mais je suis d’avis de vérifier son histoire. Demain matin, j’irai voir sa mère, et nous en aurons le cœur net.

 

— La mère de Paï ? Elle habite dans la troisième ruelle, sur ta gauche.

Paneb salua le poissonnier qui préparait son étal et il prit la direction indiquée, mais dépassa la troisième ruelle et se mit à courir.

Derrière lui, un bruit de pas précipités.

On le suivait depuis qu’il avait pris le bac, peut-être depuis plus longtemps.

Ainsi, Paï le Bon Pain avait menti. Ses explications n’étaient qu’un tissu de mensonges et, comme il redoutait que quelqu’un fût mandaté pour vérifier sa fable, il avait ordonné à un complice de l’extérieur de supprimer le curieux.

Paneb était ravi. Son suiveur aurait certainement beaucoup de confidences à lui faire.

Caché à l’angle d’un mur, il vit un Nubien s’immobiliser et regarder dans toutes les directions.

— C’est moi que tu cherches, l’ami ?

Le poing du Nubien partit avec vivacité. Paneb para le coup de l’avant-bras, et son pied droit percuta le ventre de son adversaire qui recula d’une bonne dizaine de pas mais resta debout.

— Tu sais te battre et tu es résistant, reconnut le jeune colosse. Je vais être obligé de cogner assez fort, à moins que tu ne préfères me donner tout de suite le nom de ton patron.

L’homme fit saillir ses pectoraux et fonça sur Paneb, la tête en avant.

Au dernier moment, l’artisan s’écarta et il abattit ses deux poings réunis sur la nuque de l’agresseur qui termina sa course contre un mur.

Le front en sang, il parvint à se redresser en titubant.

— Tu es un coriace, toi !

Le Nubien respirait avec difficulté.

— Si tu me tues... tu ne nous échapperas pas... On n’échappe pas... aux policiers de Sobek.

Les yeux dans le vague, le Nubien s’évanouit.

Prudentes, des maîtresses de maison jetèrent un œil dans la ruelle.

— Apportez-moi de l’eau ! exigea le colosse.

Il fallut une jarre pleine pour réveiller le Nubien.

— Tu es vraiment policier ?

Le malheureux eut un sursaut d’effroi.

— Tu vas encore cogner ?

— Si tu dis la vérité, non. Pourquoi m’as-tu filé ?

— C’est ma mission... Je dois suivre les artisans qui se rendent sur la rive est pour savoir où ils vont.

— Je suis en mission, moi aussi !

— Le chef Sobek ne m’en a rien dit.

Personne n’avait pensé à le prévenir... Paneb aida le Nubien à se relever et à marcher jusqu’à l’officine d’un marchand de plantes médicinales qui lui appliquerait un baume salvateur.

— Je dois rédiger un rapport, précisa le policier. Qu’est-ce que je vais raconter à Sobek ?

— Dis-lui de s’adresser au scribe de la Tombe. Kenhir saura lui expliquer la situation.

 

— Vous êtes bien la mère de Paï ?

Petite, ridée, la matrone n’avait pas l’air commode.

— Qu’est-ce que vous me voulez ?

— Je suis un ami de votre fils.

— A-t-il maigri ?

— Un peu, mais...

— Qu’il cesse de m’écrire et qu’il passe aux actes ! Ce glouton est la honte de ma famille. Qu’il ne reparaisse pas devant moi avant de se rendre présentable.

— Je vous assure qu’il accomplit de sérieux efforts et...

— Essayer ne suffit pas. Qu’il réussisse.

La mère de Paï claqua sa porte au nez de Paneb.

 

Le général Méhy banda son arc, visa le centre de la cible et tira. La flèche s’enfonça profondément dans le bois dur.

— Joli coup, apprécia Daktair.

Méhy arracha la flèche et il constata que sa pointe était presque intacte.

— Joli résultat, Daktair : l’alliage que tu as obtenu présente une résistance exceptionnelle. Avec des pointes de flèches d’une telle qualité, les archers thébains bénéficieront d’une arme sans égale. Et pour les épées ?

— J’avance bien.

— Pourtant, tu parais déçu et mécontent.

— Je suis réduit à la condition de technicien supérieur... Nos rêves de grandeur me paraissent si lointains !

— Tu te trompes, Daktair.

— Mérenptah règne sans partage, vous êtes contraint de protéger la Place de Vérité, et nous n’avons obtenu aucun de ses secrets ! Les murs de ce village sont vraiment infranchissables.

— Crois-tu que j’aie renoncé ?

— Je crois que vous poursuivez une brillante carrière et que la mienne se terminera dans ce laboratoire.

— Nous triompherons parce que nous savons prendre la mesure de l’adversaire, assura Méhy ; et il est beaucoup plus redoutable que nous ne le supposions. Le maître d’œuvre et la femme sage donnent à la confrérie une cohérence semblable à celle qui relie entre elles les pierres d’un temple, et il ne sera pas facile de la détruire. Les petites victoires que nous avons remportées sont insuffisantes, je te le concède, et nous avons essuyé de sérieux revers dont il convient de tirer les leçons. La principale consiste à priver Néfer de ses soutiens majeurs. Grâce à notre allié de l’intérieur, nous savons que le scribe de la Tombe a été souffrant. Vu son âge, il ne devrait plus nous encombrer très longtemps. Mais Néfer possède un chien de garde très gênant, le jeune Paneb, qui a refusé de s’enrôler dans l’armée. Tant pis pour lui.

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